STAGE HIVER 7 et 8 février 2026 - SAUCATS - FRANCE

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Championnat d’Europe Arnis Kali Eskrima avec Cyril Nogueira

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Article de Guro Cyril Nogueira

Un objectif de saison, hors de ma zone de confort

La saison 2024-2025 touche à sa fin, et c’est l’occasion pour moi de revenir sur un des objectifs que je m’étais fixé cette année.

Ceux qui me connaissent savent que la compétition sportive n’a jamais été ma voie principale. Mon parcours est plutôt tourné vers l’aspect martial, la self-défense et la survie. Mais pour aller toujours plus loin dans la compréhension globale de notre art, il me semblait important d’en explorer toutes les facettes, y compris celles qui me sont moins familières.

C’est souvent dans ce type d’expérimentation que naissent les plus belles progressions.

Retour sur les Championnats de France Kali

Après avoir participé aux championnats de France de Kali organisés par la FFKDA — avec des combats en rotin, peu de protections et une forte exigence tactique — j’ai découvert un format où la stratégie, la gestion des distances et des déplacements sont au cœur de la performance.
Mais attention, le prix à payer se lit parfois sur le corps : à l’issue des assauts, on ressort avec des marques qui oscillent entre le panda et le zèbre.

Grâce à mes résultats honorables lors de ce championnat, et à la confiance de Thomas Roussel (entraîneur national et expert fédéral FFKDA), ainsi que Fabrice Fousse, notre chef de file du groupe France, j’ai eu l’opportunité de poursuivre cette exploration dans les meilleures conditions. Un grand merci à eux deux.

Cap sur l’Europe : le Championnat WEKAF à Wetzlar

Les 26 et 27 avril 2025, j’ai eu la chance de participer au Championnat Européen Open Stick Fighting, sous l’égide de la WEKAF (World Eskrima Kali Arnis Federation) à Wetzlar, en Allemagne.

J’ai tout de suite été accueilli chaleureusement par notre petite délégation française. L’ambiance était à la fois détendue, positive, et solidaire, une vraie alchimie de complicité s’est installée entre nous. Et pour moi, qui étais le plus âgé et le moins expérimenté dans cette dimension compétitive, c’était précieux de pouvoir compter sur les conseils bienveillants de mes compagnons.

Une compétition de haut niveau

Les athlètes présents venaient de toute l’Europe. Le niveau était impressionnant, l’engagement total. Des assauts superbes, de vrais duels marqués par la combativité et le respect.
Malgré notre petite équipe de quatre Français seulement, face à des délégations parfois composées de plus de 15 personnes, l’état d’esprit et le niveau étaient là.

J’étais entouré de trois « fighters » exceptionnels, aussi performants que modestes et pleins d’humour. On parlait le même langage, et cela a tout changé.

Bilan personnel : médailles… et épaule luxée

Je reviens de cette compétition avec deux médailles… et une luxation de l’épaule gauche.
Probablement une combinaison de fatigue accumulée et de l’âge, même si la sécurité était bien encadrée par l’organisation. On connaît les risques.

Mais au fond, pourquoi partager tout cela avec vous ?

Réflexion sur la place de la compétition

Parce que tout est bon dans les arts martiaux, tant qu’on sait pourquoi on le fait.
La compétition est un excellent terrain d’expérimentation pour développer certaines compétences dans un cadre défini. Mais ce cadre n’est pas celui de la self-défense ou de la survie. Il faut donc savoir s’adapter à ses règles et ne pas tout mélanger.

Prenons un exemple : en compétition stick mousse à la touche, j’ai été éliminé dès le premier tour. Ce format ne correspond pas à ma pratique habituelle. Pourtant, il m’a permis d’identifier des axes de travail différents, et donc de m’enrichir techniquement.

À l’inverse, en combat couteau contre couteau, je me suis senti parfaitement dans mon élément — très proche de notre pratique martiale — ce qui m’a permis de remporter le titre de Champion d’Europe. Il n’y a pas de secret.

Ne pas opposer, mais relier

Il ne faut pas opposer compétition sportive et arts martiaux traditionnels. Il faut plutôt chercher ce que l’un peut apporter à l’autre, pour être plus complet, mieux comprendre notre discipline, et surtout, apprendre à gérer l’imprévu.

Mais attention à ne pas se perdre. Il est essentiel de garder le cap, cette ligne directrice que chacun s’est fixée dans sa pratique personnelle.

Ce que je retiens

  • L’aventure humaine, avant tout.
    Une belle complicité entre pratiquants, dans laquelle chacun a endossé plusieurs rôles : combattant, coach, caméraman…
  • L’entraide : des conseils, du soutien, de la bienveillance. Une vraie illustration du Jita Kyoei (entraide et prospérité mutuelle), souvent cité, rarement vécu aussi intensément.
  • L’adaptabilité : un autre format, d’autres règles, d’autres repères… Et l’opportunité de tester, expérimenter, évoluer.
  • Une vision élargie : la compétition, même si elle n’est pas la finalité, peut être un outil puissant pour développer une vision plus globale et holistique de notre art.

En conclusion

Oui, les médailles font plaisir. C’est flatteur pour l’ego, on ne va pas se mentir.
Mais ce que je retiens surtout, ce sont les heures de préparation, les sparrings, le coaching, les échanges, les récits autour d’un repas partagé.
C’est cela, la véritable richesse de cette aventure.

Et n’oublions pas une chose : la compétition reste un jeu, un cadre avec des règles précises. Ce n’est pas la réalité du combat, même si parfois le cerveau peut vouloir y croire…

Nous pratiquons le Doblete Rapilon, un style matador, où la stratégie prime. Et cette expérience m’a permis d’en enrichir encore davantage la pratique.

Au plaisir d’échanger et de partager avec vous.

Cyril NOGUEIRA

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